« Schweppes »

Alison & Lou

« Plus un citron est pressé, plus il se dépêche. »

Dans la limousine, il n'y avait pas grand monde. En fait, il n'y avait que moi. Et le chauffeur, évidement. Il y avait un chien aussi, un petit caniche aux yeux roses, il était assis et me regardait fixement sur la banquette d'en face. Drôle de chien. « Quoi ? Tu veux ma photo ? » La boule de poil ne broncha pas et continua à me regarder. « Pfff... » Je soupirai. Bon on arrive quand ? New-York quartier ouest, c'est quand même pas le bout du monde ?! Si ? Je regardai distraitement défiler les paysages urbains bondés de monde des quartiers de NY. Dehors, oui il y avait du monde. Le chauffeur s'arrête, n'ayant pu éviter l'embouteillage. Quel crétin ce chauffeur. "Quel crétin ?" Mais qu'est-ce qu'il me prend ? Il est pas crétin, il est chinois. Regardant dans mon sac à la recherche de mon portable, j'entrevois rapidement l'affiche montrant le tableau disparu à l’effigie de Madonna photographié et imprimé sur du papier glacé. On voit ces affiches partout. Et devinez quoi ? Il y a même une prime à celui qui retrouvera le tableau. Une prime ... Pfff, ils se sont cru à l'époque du Farwest ou quoi ?
Ça doit bien faire la énième fois que l'on passe devant ces fichues affiches. Quoiqu'une fois, l'une d'elle avait été taguée et montrait une Madonna moustachue. Un peu comme celle que je venais d'apercevoir. Attendez. J'ai déjà vu cette boutique et ce monsieur qui renverse son café. La terrasse du Tiffany's. Depuis quand le Tiffany's à une terrasse au bord de la route, d'ailleurs ? On est déjà passé par là ! On tourne en rond ou quoi ? « Eh ! Chauffeur ! Qu'est-ce que vous foutez ?! Jvais être en retard ! » Pas de réponse. Bizarre. J'ouvre la vitre qui sépare la "cabine" du chauffeur et mon espace personnel, je me penche. Et.. Personne. Pas de chauffeur. La limo roule toute seule. Quoi ? La limousine roule toute seule ? Le chien feule. Un chien qui feule ? Mais attendez une seconde, vous avez déjà vu caniche aux yeux roses vous ?

Je me réveille en sursaut. Brusque retour à la réalité. Le réveil indique 14h... « 14h, déjà ? » J'ai donc dormi toute la matinée.. et raté mon cours de gym. Et j'ai pas prévenue. Zut. Bon tant pis. Next, direction la salle de bain. Je me lève tant bien que mal de mon lit, à moitié éveillée et à moitié comateuse. Non, en fait, comateuse tout court. Encore ce cauchemar ! Celui où je tourne en rond avec un caniche étrange qui me colle aux basques ! J'aime pas les caniches. Et pourquoi faut-il toujours que mon chauffeur soit chinois ? Je fais vraiment des rêves étranges. Bon, enfin bref. J'atteins enfin la porte de la salle de bain. J'ouvre et là, jme souviens. La soirée d'hier. Le caniche aux yeux roses... le vernis fushia qui tombe et éclabousse le caniche de la voisine. « Je comprends mieux... » Un livre posé sur le radiateur attire mon attention : "La Madone de l'Ouest" Par François Tiffany. « Tout s'explique. » Non pas tout ! Le chauffeur il sort d'où ? On a commandé pizza hier, pas chinois. Bon passons, flemme de réfléchir à ça pour le moment, j'éluciderai le mystère aux yeux bridés avec Ali ce soir. D'ailleurs qu'est-ce que je met ? La robe rouge ou bleue ? « Plouf, plouf. Une bague chez Dior c'est avec toi que jsors ! » Allez hop ! La rouge !
Prochaine étape, la cuisine. Ma belle et merveilleuse cuisine. Que je t'aime, cuisine. J'espère qu'il reste de la pizza ! J'ouvre le frigo. Rien. Ah si ! Un post-it : " Si tu veux un teint de pêche, va donc manger des quetsches. Signé Tata Rossignol. " Euuuh... c'est qui elle ??? Bon peu importe. Mon estomac crie famine et je ne peux plus attendre. Hop, 2 quetsches pour commencer la journée. Je regarde dans les placards, non... elle n'a pas fait ça... Plus de Nutella. Je dois m'asseoir. Respire calmement... Qui que soit cette tata Rossignol, elle me le paiera.. très cher.
Ma journée, même si elle commence que vers 15h30 de l'après midi, commence très mal. Volé le pot de Nutella est considéré comme un acte abominable chez moi. Je trouverais le responsable ! Oula, faut que je mange du sucre moi.
Une petite tasse de café, mes fruits avalés, je remonte fignoler mon maquillage et ma tenue. J'enfile ensuite mes chaussures et me voilà parée.
Bon alors, il est 17h, le temps qu'elle soit prête et qu'on aille au resto, je peux partir d'ores et déjà. Direction, quartiers résidentiels de NY. Cap sur la maison d'Ali !
18h, 19h, 19h30... 45. Nom d'un chien, le gps est en panne et ça fait trois que je fais le tour du pâté de maison. Elle habite où ? Comment on faisait avant ? On prenait une carte. A ouais ? Ben jdevais pas encore exister à ce moment là ! Bon, jme gare et je l'appelle. « ... Allez réponds Ali, s'il te plait ! Réponds ! » "Votre correspondant est occupé, veuillez réessayer ultérieurement." Raah !
Un bruit attire mon attention. Jme retourne vivement, mon cœur s'accélère. Moi, nerveuse ? Non, c'est bon, ce n'est juste qu'une petite vieille dame qui sort ces poubelles. ... Une vieille dame ? Une dame ? Une vie ? Une ame ? Charitable ? Elle commence à rentrer. Non ! Je cours vers elle. Mes talons claquent sur le trottoir. Mais je ne m'arrête pas, j'ai appris depuis longtemps à courir avec des talons. « S'il vous plait ! S'il vous plait ! » Elle ne se retourne pas. Elle est sourde ou quoi ? Lou, on ne se moque pas des personnes agées .. Ah oui, pardon.
« Madame, s'il vous plait ! » Elle se retourne enfin, l'air surpris. "Oui ?" « Bonsoir, madame. Excusez moi de vous déranger. Connaitriez-vous Alison Dilaurentis ? Elle habite dans ce quartier mais je ne sais où exactement. Pouvez vous m'aider ? » Je m’arrête pour reprendre mon souffle. "Alison vous dites ? Voyons voir ... Laissez moi réfléchir ..." J’attends. Encore. Elle réfléchit toujours. Elle doit surement rechercher Alison dans le disc dur interne de sa mémoire. Ses yeux s’agrandissent. Ah elle a du trouvé le dossier. Elle l'ouvre. Vas-y mamie, tu vas y arriver. Les secondes passent, les minutes défilent. Je me racle la gorge, au cas où elle aurait oublié qu'elle cherchait quelque chose. Elle fait une mise à jour ou quoi ? Ses lèvres remuent. S'ouvrent et finalement articulent : "Connais pas." Elle se retourne et rentre et ferme la porte derrière elle. Et là, .. je crois que je suis en état de choc. J'ai vraiment une journée pourrie.
Bon, comment faire ? Je regarde les maisons aux alentours. Pas beaucoup ont la lumière allumée. Je ne vais pas faire du porte à porte tout de même ? Je descends l'allée de la vieille dame. Et là, jme dis que si quelqu'un ou quelque chose m'indique la direction que je dois prendre, j'arrête les pizzas. Soudain, une porte s'ouvre. Celle de la maison d'en face. Une silhouette se dessine dans l'embrasure de la porte. Je me rapproche et plisse les yeux. Je crois reconnaitre; Traversant la rue, je me rapproche encore. Et puis, je m'arrête, secoue la tête et sourie malgré moi. Ali se tenait devant moi. Adieu, les pizzas.

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« Schweppes »

Alison & Lou

« Plus un citron est pressé, plus il se dépêche. »

« It’s gonna be 1-2-3 o’clock, 4 o’clock rock. DJ playing all the jams so the party don’t stop. »Tout en chantonnant une chanson que j'avais récemment entendue à la radio, Je terminais de mettre le dernier petit biscuit sucré dans le plateau. La casserole à côté de moi, hop, chocolat versé sur les biscuits et directement fourré au frigo pour que mon tiramisu au chocolat prenne forme. Je souriais toute contente d'avoir fini mon gâteau à temps, j'avais en effet promis à Damon de lui faire un gâteau au chocolat quand il rentrerait. Je lui laissais une petite note sur le frigo le prévenant que comme je lui avais dit le matin même je devais sortir en boîte avec ma cousine, qu'il connaît très bien d'ailleurs et que le gâteau au chocolat qu'il m'avait demandé était bien là dans le frigo. J'espère que ce filou m'en laissera une part quand même. L'horloge en haut de la cuisine affichait 19h30. Je grimaçais, j'étais en retard dans mes préparations, j'appréhendais légèrement de revoir Éléonore, cela faisait un bout de temps que je ne l'avais pas revu, quelques mois précisément, je sais pas pourquoi mais je ne le sens pas. Que va encore t'elle m’annonce . Avec Lou il faut s'attendre à tout, oh mais attend j'oubliais je sors avec Lou ! Tenue Exige. Direction la salle de bain, douche rapide, séchage de cheveux, serviette autour du corps direction ma chambre pour trouver la robe de soirée qu'il faut. Faut dire que cela fait longtemps que je ne suis pas sorti avec Lou, certes je suis une fille aisée mais c'est que la flemmardise me prend souvent, il est très rare de me voir sortir en très belle tenue ou de dépenser de l'argent à tout va. L'envie ne me prend plus, mais avec Lou s'est différent, l'adrénaline, la folie, le secret … Je m'habillais vite, sortit mon plus beau rouge à lèvres, rouge à lèvres que je ne mets que très rarement à voir la boîte remplie de poussière hum … pas joli, joli à voir, si Lou voyait sa mon Dieu qu'elle me tuerait. Cheveux Bouclés, maquillage parfait, robe chère, je suis prête. Je regardais mon portable et vis que ma chère cousine m'avais appelé. Je regardais l'heure et attendis dans la cuisine, c'est au bout de dix bonnes longues minutes que je me décidais à faire un peu de ménage, j’éteignis toute Les Lumières, ouvraient les volets des deux chambres,  un petit coup de balais partout dans le salon et termine le ménage en lavant le sol avec un balai serpillière. J'arrangeais les derniers petits détails et allai jeter la dernière poubelle que Damon n'avait pas jetée de la veille en râlant. Une ombre au loin avançait traversant la rue jusqu'à se retrouver devant ma porte, me souriant. Je me mis à rire en la voyant. Bah alors! Tu n'as pas trouvé la maison ? Et je te signale mademoiselle que tu es en retard ! Allez rentre cinq minutes, le temps que je me mette mes chaussures et prenne mon sac.

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